Table top still life, but nature did the arrangements over one hundred million years ago.
What began as an exploration of the geographical and metaphysical centre of France has developed into examining the rapid pace of change that this country is experiencing both in terms of the built environment and the spaces housed within. The pace of change brought about by globalization, new technology and combined with the ravages wrought by the recent economic crisis means that the world seems less familiar, less certain than just a few years ago. This is not a wistful, nostalgic glance backwards, nor a sense of horror at what France is becoming, but a series of observations over time that bear witness to the old being eclipsed by the new, an emotional response to the distinct fabric of French culture, its symbols, its sense of design and colour as well as its distinctive regional variation. The photographs attempt to unpeel shards of time and highlight mundane details, illuminating the spaces in between, sometimes looking at virtually nothing, just framing and re-sequencing the prosaic facets of everyday surroundings.
DOMAINE PERDU
Ce qui a commencé comme une exploration du centre géographique et métaphysique de la France s’est mué en examen du rythme rapide des changements que connaît ce pays, à la fois en termes d’environnement bâti et d’espaces qu’il abrite. Le rythme des changements engendrés par la mondialisation, les nouvelles technologies et les ravages causés par la récente crise économique font que le monde semble moins familier, moins certain qu’il y a quelques années. Ce n’est pas un regard nostalgique ni un sentiment d’horreur face à ce que la France est en train de devenir, mais une série d’observations qui témoignent du fait que l’ancien est éclipsé par le nouveau, une réponse émotionnelle au tissu distinct de la culture française, ses symboles, son sens du design et de la couleur ainsi que ses variations régionales. Les photographies tentent de détacher des fragments de temps et de mettre en évidence des détails banals, éclairant les espaces intermédiaires, ne regardant parfois pratiquement rien, encadrant et séquençant les facettes prosaïques de l'environnement quotidien.
"I turn my gaze inward, I fix it there and keep it busy. Everyone looks in front of him; as for me , I look inside me; I have no business but with myself..." Montaigne.
"Je tourne mon regard vers l'intérieur, je le fixe et le garde occupé. Tout le monde regarde devant lui; quant à moi, je regarde à l'intérieur de moi; je n'ai rien à faire avec moi-même ..." Montaigne.
No blood, no bodies, just silence and a heavy lingering memory that haunts this part of Picardy where my grandfather was killed in the last days of the 1914-18 war. These images chronicle my walks tracing the movements of his battalion as they edged towards their doom.
Pas de sang, pas de corps, juste du silence et un souvenir pesant qui hante cette partie de la Picardie où mon grand-père a été tué pendant les derniers jours de la guerre de 1914-1918. Ces images relatent mes promenades qui ont suivi les traces de son bataillon tandis qu’il se dirigeait vers son funeste destin.
version française complet
See my blog post to read the full story...
Perhaps it is in vain that I seek some visual equivalents to the severe tinnitus I suffer, but how do you photograph the sound of wind, the hollow interior scream that steals the beauty of silence, a constant hum that lulls me to an uneasy sleep, the private shrill chorus that confuses all other sound ? Yet there are things that I find somehow approximate in some unutterable way, but if I say the words all correspondence is immediately lost and so I turn to images.
ACOUPHÈNES
C’est peut-être en vain que je cherche des équivalents visuels aux sévères acouphènes dont je souffre, mais comment photographiez-vous le bruit du vent, le cri intérieur creux qui vole la beauté du silence, un ronronnement constant qui m’endort dans un sommeil troublé, un choeur aigu, intime, où se perdent tous les autres sons? Il y a des mots, des expressions approximatives pour décrire les acouphènes, mais si je les prononce, toute la correspondance est immédiatement perdue alors je me tourne vers les images.
In another time, another life, I followed him day and night, I squeezed the shutter as he stopped to stare, bewitched by the marble's exotic charm..." Italian Hours: Henry James' visions of Venice" (2008)
The American writer Henry James visited Venice, "the repository of consolations" in 1869 when he discovered Italy for the first time, 'the most beautiful country in the world - of a beauty so far beyond any other that none other is worth talking about'. In his observations of the city collected in the 1908 publication of 'Italian Hours' James recorded a wealth of description, some effusive with the passion he felt for La Serenissima, but some tainted with offences to his sensibilities, such as the tourists, 'hoards of barbarians', or just the poverty and decay he frequently encountered. Throughout these essays one feels his stern gaze critically analysing the city's reluctant acceptance of mass tourism, and, born in 1843, shortly after the first experiments with the permanent photograph, his observations could be seen to share much in common with the point of view of the detached street photographer using a camera as the extension of his eye and prowling in search of the 'decisive moment'.
HENRI À VENISE
Dans un autre temps, dans une autre vie, je l'ai suivi jour et nuit, j'ai serré le volet et il s'est arrêté de regarder, envoûté par le charme exotique du marbre ..." Heures italiennes: les visions de Venise par Henry James" (2008)
L’écrivain américain Henry James s’est rendu à Venise, "le dépositaire des consolations" en 1869, lorsqu’il découvrit pour la première fois l’Italie, "le plus beau pays du monde - d’une beauté sans pareille, dont aucune autre ne vaut la peine de parler". Dans ses observations de la ville rassemblées dans l’édition de 1908 des “Heures italiennes”, James enregistra une somme de descriptions, parfois exubérantes, de la passion qu’il ressentait pour La Sérénissime, bien que certains de ses textes reflètent l’atteinte à sa sensibilité, tels que les touristes, “hordes de barbares", ou tout simplement la pauvreté et le délabrement qu’il rencontrait fréquemment. Tout au long de ces essais, on sent son regard sévère analyser de manière critique l'acceptation réticente du tourisme de masse par la ville et, né en 1843, peu après les premières expériences avec la photographie permanente, ses observations ont beaucoup de points communs avec ceux du photographe de rue détaché qui utilise un appareil photo comme extension de son œil et rôde à la recherche du “moment décisif”.
I have explored Italy over many years and have developed a fascination in how this country still seems to embody the very essence of history itself. In the Foreword to my book, "Roads to Rome" (J. Paul Getty Museum 2005) the eminent curator Colin Ford wrote, "Heseltine's beautiful black and white shadows of the distant and recent past powerfully summon up the great Roman roads of Italy, the material with which they were built, and the men and women who have used them - and continue to do so. In these pictures, ghosts really do come to life."
J'ai exploré l'Italie pendant de nombreuses années et je suis devenu passionné par la façon dont ce pays semble encore incarner l'essence même de l'histoire. Dans l'avant-propos de mon livre "Roads to Rome"(Le Musée J. Paul Getty, 2005), l'éminent conservateur Colin Ford écrivait: "Les superbes ombres noires et blanches de Heseltine figurant un lointain et récent passé évoquent puissamment les grandes routes romaines d'Italie et les matériaux avec lesquelles elles ont été construites, et les hommes et les femmes qui les ont utilisées - et continuent de le faire. Dans ces images, les fantômes prennent vraiment vie. "
... generations passing across the Italian stage, the backdrop remains more or less unchanged, faces alter, history and myth is continuously being re-written...
This project takes its title from a bathing establishment at Viareggio on the Tuscany coast as well as Dante’s 14th century allegorical work, the Divine Comedy. It also refers to the notion of Italy being a terrestrial paradise as it has frequently been depicted through centuries of literature and art. One that portrays Italy as the living embodiment of history, even the physical manifestation of time itself.
I was delighted to exhibit and speak about this series at the Foto Open Festival at Bielsko-Biała, Poland, in October 2017.
PARADIS
... générations qui traversent la scène italienne…la toile de fond reste plus ou moins inchangée, les visages se modifient, l'histoire et le mythe sont continuellement réécrits ... Ce projet tient son titre d’un établissement balnéaire de Viareggio sur la côte toscane, ainsi que de l’œuvre allégorique de Dante datant du XIVe siècle, la Divine Comédie. Il fait également référence à la notion d'Italie en tant que paradis terrestre, comme cela a souvent été décrit à travers des siècles de littérature et d'art. Celui qui décrit l’Italie comme l’incarnation vivante de l’histoire, voire même la manifestation physique du temps lui-même.
J'ai eu le plaisir d'exposer et de parler de cette série au Foto Open Festival à Bielsko-Biała, en Pologne, en octobre 2017.
In the footsteps of Aliénor d’Aquitaine
If on the same grey evening she passed by, as afternoon dissolved into darkness with its cooler air. Her light footsteps inaudible above the breeze, no carriage, no entourage, just a solitary black figure who beckons but no one comes. The rusty ironwork of the ancient château gate was still five hundred years too new, the stones of the facade have been moved more than once and dressed in a mason’s smoother style, but the place is still the same, just the timing seems all wrong. The crows that call in the fading light were hatched from eggs long birthed from eggs of eggs along the same line, their feathers the same inky shade as of old. The ghostly trees that line the park sprouted from seeds of seeds long blown to the wind, their leaves still exactly the same and lying pressed flat on the ground above the dust of autumns past. Time has stopped here, close to where it began for her, paused for closer scrutiny, phrased in minutes bunched together and scrambled by the sténopé’s long insistent gaze.
Dans l’empreinte d’Aliénor d’Aquitaine
Si par une soirée grise elle passait, tandis que l'après-midi avec son air plus frais se dissolvait dans l'obscurité. Ses pas légers inaudibles au-dessus de la brise, pas de calèche, pas d'entourage, juste une silhouette noire solitaire qui fait signe mais personne ne vient. La ferronnerie rouillée de l'ancien portail du château était encore trop neuve de cinq cents ans, les pierres de la façade ont été déplacées plus d'une fois et habillées dans un style plus lisse, mais l'endroit est toujours le même, ce n’est juste pas le bon moment. Les corbeaux qui appellent dans la lumière déclinante sont nés d’oeufs éclos il y a longtemps d’oeufs provenants d’oeufs de la même lignée, leurs plumes de la même teinte d'encre que par le passé. Les arbres fantomatiques qui bordent le parc ont germé de graines de graines disparues depuis longtemps, leurs feuilles toujours exactement les mêmes et gisant à plat sur le sol au-dessus de la poussière des automnes disparus depuis longtemps. Le temps s'est arrêté ici, près de l'endroit où il avait commencé pour elle, s'arrêtant une pause pour un examen plus approfondi, formulé en minutes regroupées et brouillées par le long regard insistant de la sténopé.
I don't try to reveal the inner beauty of things, but more an inner mystery inherent in everything around us when viewed at close range with a dispassionate eye. And a familiarity that I feel when confronted with an object reflecting and absorbing light, a resonance and a strange catalyst that stirs up a range of disparate past experiences and is not always possible to express in words.
Je n'essaie pas de révéler la beauté intérieure des choses, mais plutôt un mystère intime inhérent à tout ce qui nous entoure, vu de près avec un œil impartial. Et une familiarité que je ressens quand je suis confronté à un objet qui réfléchit et absorbe la lumière, une résonance et un catalyseur étrange qui suscite une gamme d'expériences passées disparates et qu'il n'est pas toujours possible d'exprimer avec des mots.